Pourquoi ce rapport a-t-il été rédigé ?
Ce rapport vise à susciter la discussion nécessaire sur le développement d’une meilleure approche pour assister les populations dans les zones urbaines affectées par des conflits armés prolongés. Il combine les recherches actuelles avec plus de trente ans d’expérience du CICR en milieu urbain, recueillant des informations par le biais de groupes de discussion, d’entretiens individuels ainsi que d’études approfondies sur l’Irak et Gaza.
L’initiative n’est pas motivée uniquement par la fréquence croissante des conflits armés prolongés qui se déroulent de plus en plus en milieu urbain. Actuellement, environ 50 millions de personnes dans le monde sont affectées par des conflits armés en zones urbaines, avec des répercussions bien au-delà des signes visibles de destruction. L’expérience montre que la plupart de ces personnes dépendent davantage des services essentiels que leurs homologues ruraux, ce qui les rend plus vulnérables aux interruptions de services. En raison de leur taille, leur complexité et des réseaux complexes de relations interpersonnelles, les contextes urbains posent aussi des défis logistiques et politiques. Développer des réponses adéquates est d’autant plus difficile que la complexité inhérente à un contexte urbain est aggravée par des cycles répétés de conflit armé et/ou les effets de sanctions internationales, embargos et/ou autres restrictions sur le commerce, l’importation et la livraison des biens. En même temps, les espaces urbains offrent des opportunités d’intervention absentes des contextes ruraux, qui ont historiquement été le cadre de la plupart des réponses humanitaires.
À un niveau plus général, ce rapport cherche à sensibiliser sur l’ampleur et la nature de l’impact de la privation des services urbains pendant les conflits armés, parfois pendant des décennies consécutives. Plus spécifiquement, il appelle à un passage des paradigmes traditionnels d’aide vers une approche prenant en compte les réalités et besoins à plus long terme dans les zones urbaines affectées par des conflits armés en cours. Il expose également les raisons de cet appel en expliquant comment la qualité des services urbains essentiels peut se dégrader jusqu’à un point de non-retour, à travers un « cercle vicieux » d’impacts directs et indirects cumulés qui présentent un risque sérieux pour la santé, le bien-être des populations ou conduisent à des déplacements excessifs. En suggérant une voie à suivre, le rapport identifie ce qui est nécessaire pour relever au mieux ce défi et assurer la bonne réponse, au bon endroit et au bon moment.
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